Le confinement, un cocon ?
Confinés, nous pouvons avoir la sensation d'être privés d'une part de liberté.
Beaucoup de posts sur les réseaux sociaux, d'articles sur les blogs (en voici un de plus), beaucoup de bruits dans le silence relatif de cette période d'arrêt de la planète.
Certains s'insurgent, d'autres s'inquiètent, d'autres encore cherchent les responsables... ce qui est sûr c'est que ce que nous vivons actuellement, beaucoup d'entre nous ne l'ont jamais expérimenté auparavant. La vie d'avant n'est plus, la vie d'après ne sera probablement pas celle d'avant, créant ainsi inquiétudes pour les uns, espoir de prise de conscience pour les autres, ou les deux à la fois.
Opportunités et idées vraies
Dans une interview récente, Frédéric LENOIR, Auteur et Philosophe, évoque la nécessité d'accepter plutôt que de se résigner : "la crise que nous vivons contient deux aspects : le danger et l'opportunité et je peux choisir de regarder l'opportunité plutôt que le danger". Si nous choisissions d'explorer les opportunités tout en nous protégeant du danger plutôt que de nourrir colère, frustration, ruminements et inquiétudes sur l'avenir ? Bien sûr, la crise sera violente. Oui, beaucoup d'entre nous vont souffrir de ce qui se passe là, sur un plan économique, financier et surtout social. Le moment venu, il nous faudra déployer notre créativité pour rebondir, pour reprendre notre envol.
Le moment venu appartient à ce futur que je ne peux qu'imaginer dans ses différentes possibilités. Mais je peux aussi, par les pensées que je crée, faire naître ces futurs possibles. Nous cherchons à imaginer ces futurs à partir de représentations que nous avons déjà expérimentées dans le passé.
Selon William James, une idée vraie n'est pas une idée qui est en accord avec un ensemble de connaissances antérieures, mais une idée qui va devenir vraie dans ses conséquences. Nous jugeons une idée selon nos connaissances antérieures alors que nous devrions la juger par rapport à ses conséquences concrètes. Pascal MET nous explique cela dans une vidéo que je vous propose de découvrir.
Nous imaginons les solutions à des problématiques nouvelles à partir de représentations passées. Nous pourrions cependant décrire une idée d'un futur possible grâce à une idée nouvelle qui trouverait une réalisation concrète dans la foi que nous plaçons dans cette idée, et dans ses conséquences possibles. Alors cette idée de ce futur possible sera vraie, considérée comme un guide vers l'action.
Quelle pourrait être votre idée vraie à vous de ce que sera l'après ?
Là maintenant, comment pouvons nous gérer le moment présent, comment appréhender l'instant ?
Pour ma part, j'associe ce confinement à la phase qu'expérimente la chenille en s'enfermant dans son cocon. Elle s'enferme pour se protéger du danger et des prédateurs, pour opérer les transformations qu'elle a à opérer, dans un environnement safe, secure. Nul ne sait, ni même la chenille elle-même, quelles sont les couleurs qui arboreront ses ailes, ni quelle forme auront les ailes de ce papillon qui n'existe pas encore et qui pourtant existe déjà dans le code génétique de ce papillon. Ce papillon existe sous forme d'idée, cette idée est là quelque part, dans un monde encore abstrait, dans une autre réalité, peut être dans une dimension parallèle, ou un inconscient du vivant...
Mais la chenille, elle, sait pourquoi elle s'enferme dans ce cocon, elle sait qu'elle doit passer par là et a la certitude de naître probablement à autre chose demain. Si elle sait cela, elle n'a pour autant pas encore, si ce n'est dans son ADN, l'idée du papillon qu'elle sera. Et, à moins de décortiquer l'ADN de cette chenille-papillon en devenir, bien malin celui qui saurait le dessiner trait pour trait dans ce qu'il sera demain ou peut être après demain !
Si nous considérions ce confinement comme un cocon, alors nous pourrions considérer que nous sommes chenille, et laisser notre inconscient effectuer toutes les transformations que nous avons à opérer.
Quel sera votre effet papillon ?
Nous préparons intérieurement les couleurs et les motifs qui viendront se positionner sur les ailes que nous déploierons le moment venu, pour nous envoler là où nous aurons à aller, là où nous déciderons, avec un coup de pouce du vent, de nous envoler pour nous poser avant de mieux nous envoler à nouveau.
Si nous considérions le confinement comme un moment de préparation inconscient, alors ne serait plus utile que l'essentiel. Tout le reste, sans rapport de près ou de loin avec cette transformation en cours, n'aurait que peu d'intérêt et pourrait être considéré à sa juste valeur, comme accessoire au changement.
Et si nous nous considérons comme un papillon en devenir, peut être pourrions nous nous poser cette question : quel changement le battement de mon aile pourrait générer dans le monde de demain ?
Quel sera mon effet papillon ? Quelle sera mon idée vraie ?